L'Héritage Topor

A force d'entendre des téléphones aboyer, gazouiller, miauler, je me demande si ces sonneries de portable ne sont pas autant d' hommages discrets à Roland.
Explications : et si les industriels, qui ont rarement la fibre poétique, avaient tout simplement piqué cette idée dans le verger TELECHAT ? Il y a, en effet, déjà cette trouvaille dans la série télévisée (1ère diffusion : octobre 1983).
Roland aimait détourner les choses de leurs fonctions (course de tubes de dentifrice, balai bavard etc. ) comme rien ne l'amusait tant que de bouleverser la hierarchie des corps (une main à la place du pied, des seins dans le dos etc)
Si cela était, on est en droit de rester songeur.
Combien d' "emprunts" dans le supermarché Topor ?
J'ai déja évoqué sur ce blog les liens de parenté entre Téléchat et les "Guignols de l'Info".
Idem, on peut voir dans l'insolence très maitrisée de Karl Zéro, les répétitions de "Caméra Café" de troublantes similitudes avec l'univers de "Merci Bernard" et, plus tard, de "Palace".
Roland savait que parmi ses proches, certains ne se gênaient pas pour lui piquer des idées.
Il laissait faire.
Plusieurs anecdotes à ce sujet.
Il y a le directeur d'un célèbre théâtre à Paris, auteur reconnu, qui puisait ainsi régulièrement dans l' imagination luxuriante de son ami. Et cet indélicat n'hésita pas, un jour, à pousser le bouchon un peu loin. Ainsi, fort du succès d'une pièce de théâtre co-écrite avec Roland, le monsieur alla jusqu'à écrire un nouvel acte..... sans en avertir son ami ! Bataille infernale de l'égo !
Il y a aussi la mésaventure survenue à Modène, en Italie
Le gouvernement italien demande à Roland de travailler sur l’installation d’un téléphone géant destiné à orner la place publique
Roland se met à l’ouvrage et, le jour de l’inauguration, les autorités locales lui offrent un petit livre de dessins : « C’est un artiste du coin qui vient de mourir, précise le maire. Je crois que son univers se rapproche un peu du vôtre... » Roland feuillette le livre : « Oui... effectivement... déclare Roland en souriant. Il s’agit bien d’un même univers... puisque ce sont mes dessins ! »
L’artiste en question avait seulement remplacé la signature originale par la sienne !