LES REVES DE TOPOR

Publié le par Frantz Vaillant

L'été se poursuit.
La mise en ligne de documents rares également....
En 1994, un film de Gerhard Thiel les Rêves de Topor  était diffusé sur ARTE dans le cadre d'une soirée Théma.
Voici un long extrait de ce film formidable et que Roland considérait comme un des travaux les plus réussis autour de son oeuvre
  :

Les rêves de Topor :








Publié dans toporetmoi

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Article paru à l'occasion de l'exposition de la Maison Européenne de la Photographie<br /> Roland Topor et la photographie, <br /> Quand Roland Topor, regarde une image, toutes  techniques et époques confondues, un dessin, une peinture, une photographie, c'est l'émotion qui prime, l'ambiguité entre le sujet et la réalité qu'il semble représenter. Une bonne photo est forcément ambigüe. Car c'est l'instant qui est héroïque. …on ne sait pas très bien d'où ça vient, mais on éprouve une bizarre sensation, une sorte de trouble. Un voyage éclair dans le temps et dans la vie d'un autre. Un arrêt facultatif, une émotion. (Préface pour Dytvon extrait de "59 auteurs de BD")<br />  Dans les livres qu'il a publiés avec les photographies de Patrice Bouvier "Les contorsionnistes"  ou celles de Martin Parr "Quel monde!", Roland Topor ne parle pas de la technique photographique, on constate qu'il ne cherche pas à décrire ce qu'il voit, il s'interesse en tant qu'auteur, à ce qui interpelle son imagination. La diseuse de bonne aventure n'en croyait pas ses yeux. Elle balbutia: vous vivrez très longtemps ma belle. J'ai vu des lignes de vie au cours de mon existence, mais aucune ne se prolongeait jusqu'à la raie des fesses.<br /> Devant les commandes, je voyais souvent comment il poussait la question au delà du sujet pour échapper à un comportement prévu d'avance, à la pétrification. <br /> Parfois Roland Topor détournait les photos de presse, ou de magasines. En dehors du plaisir jubilatoire qu'il avait à le faire, je pense qu'il voulait montrer que le réalité ne représente que ce que l'on attend d'elle. Car, si toutes les formes sont dans la nature, si un coquillage ressemble à une oreille, une poire, une banane à sexe d'homme, une bouche, un oeil à celui de la femme, un mannequin en maillot de bain peut devenir à l'envers, avec deux coups de crayons pour souligner ses formes, un visage, un paysage. Ainsi, il attrapait les images, les  retournait en tous sens jusqu'à ce que lui apparaisse, son double inversé, son fantôme. "si on regarde la feuille à l'envers, on s'aperçoit qu'on avait rien vu. On découvre dans les images les plus banales une foule de passagers clandestins évoluant dans des univers parallèles. <br /> Il détournait aussi le discours sur la photographie. Dans "les photographies conceptuelles d'Erwahn Ehrlich", le héros, personnage à la biographie inventée, n'hésite pas à déclarer que la photographie est une pratique schyzoïde. Chaque image nouvelle sape notre perception du réel. Il m'arrive d'envier les aveugles.<br /> La part du hasard, la part accidentelle, voire inconsciente de l'instant photographique l'interessait aussi. En regardant les images qu'il a réalisé sur le tracé de la lumière avec Harold Schulter. J'ai compris qu'il s'agissait d'un tracé aveugle, fait d'un seul trait, sans repentir, sans coupure, exécuté dans le noir. Une sorte d'écriture automatique, un geste entier, qui n'ayant duré que quelques secondes restait fixé intégralement sur l'image. Un dessin grandeur nature où il est lui-même représenté en tant que modèle et où il intervient en dessinant et signant l'espace dans l'interstice du temps de pose.<br /> Pour Roland Topor qui transformait chaque jour sa peur de la mort en soif de vivre, en énergie créatrice, la mesure du temps était essentielle. Devant les photographies de Ad Petersen, il dit: Ses instantanés sont des arrêts sur image de la mémoire. Le contraire de clichés.  Et dans une interview pour "écrivain Magazine", il poursuit:Une seule photo, sans avant ni après, me paraît plus forte que la continuité du mouvement… Arrêter le monde, c'est tout de même la plus grande force. <br />  <br /> Marie BINET<br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br /> son oeil cherche la chose qui accroche, le côté rapeux, rugueux, abrupte de la réalité qui hote au sujet traité sa banalité, sa miévrerie. P. Dès qu'elles ont été consommées, elles n'ont plus de
Répondre
M
Article paru à l'occasion de l'exposition de la Maison Européenne de la Photographie<br /> Roland Topor et la photographie, <br /> Quand Roland Topor, regarde une image, toutes  techniques et époques confondues, un dessin, une peinture, une photographie, c'est l'émotion qui prime, l'ambiguité entre le sujet et la réalité qu'il semble représenter. Une bonne photo est forcément ambigüe. Car c'est l'instant qui est héroïque. …on ne sait pas très bien d'où ça vient, mais on éprouve une bizarre sensation, une sorte de trouble. Un voyage éclair dans le temps et dans la vie d'un autre. Un arrêt facultatif, une émotion. (Préface pour Dytvon extrait de "59 auteurs de BD")<br />  Dans les livres qu'il a publiés avec les photographies de Patrice Bouvier "Les contorsionnistes"  ou celles de Martin Parr "Quel monde!", Roland Topor ne parle pas de la technique photographique, on constate qu'il ne cherche pas à décrire ce qu'il voit, il s'interesse en tant qu'auteur, à ce qui interpelle son imagination. La diseuse de bonne aventure n'en croyait pas ses yeux. Elle balbutia: vous vivrez très longtemps ma belle. J'ai vu des lignes de vie au cours de mon existence, mais aucune ne se prolongeait jusqu'à la raie des fesses.<br /> Devant les commandes, je voyais souvent comment il poussait la question au delà du sujet pour échapper à un comportement prévu d'avance, à la pétrification. <br /> Parfois Roland Topor détournait les photos de presse, ou de magasines. En dehors du plaisir jubilatoire qu'il avait à le faire, je pense qu'il voulait montrer que le réalité ne représente que ce que l'on attend d'elle. Car, si toutes les formes sont dans la nature, si un coquillage ressemble à une oreille, une poire, une banane à sexe d'homme, une bouche, un oeil à celui de la femme, un mannequin en maillot de bain peut devenir à l'envers, avec deux coups de crayons pour souligner ses formes, un visage, un paysage. Ainsi, il attrapait les images, les  retournait en tous sens jusqu'à ce que lui apparaisse, son double inversé, son fantôme. "si on regarde la feuille à l'envers, on s'aperçoit qu'on avait rien vu. On découvre dans les images les plus banales une foule de passagers clandestins évoluant dans des univers parallèles. <br /> Il détournait aussi le discours sur la photographie. Dans "les photographies conceptuelles d'Erwahn Ehrlich", le héros, personnage à la biographie inventée, n'hésite pas à déclarer que la photographie est une pratique schyzoïde. Chaque image nouvelle sape notre perception du réel. Il m'arrive d'envier les aveugles.<br /> La part du hasard, la part accidentelle, voire inconsciente de l'instant photographique l'interessait aussi. En regardant les images qu'il a réalisé sur le tracé de la lumière avec Harold Schulter. J'ai compris qu'il s'agissait d'un tracé aveugle, fait d'un seul trait, sans repentir, sans coupure, exécuté dans le noir. Une sorte d'écriture automatique, un geste entier, qui n'ayant duré que quelques secondes restait fixé intégralement sur l'image. Un dessin grandeur nature où il est lui-même représenté en tant que modèle et où il intervient en dessinant et signant l'espace dans l'interstice du temps de pose.<br /> Pour Roland Topor qui transformait chaque jour sa peur de la mort en soif de vivre, en énergie créatrice, la mesure du temps était essentielle. Devant les photographies de Ad Petersen, il dit: Ses instantanés sont des arrêts sur image de la mémoire. Le contraire de clichés.  Et dans une interview pour "écrivain Magazine", il poursuit:Une seule photo, sans avant ni après, me paraît plus forte que la continuité du mouvement… Arrêter le monde, c'est tout de même la plus grande force. <br />  <br /> Marie BINET<br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br />  <br /> son oeil cherche la chose qui accroche, le côté rapeux, rugueux, abrupte de la réalité qui hote au sujet traité sa banalité, sa miévrerie. P. Dès qu'elles ont été consommées, elles n'ont plus de
Répondre