L'opium des yeux

Publié le par Frantz Vaillant




La télévision, "Cet o
pium qu'on fume par les yeux" comme le chantait Ferré il y a longtemps....
Je suis consterné par la qualité des document télévisuels français où Roland apparaît, disons, à partir des années 80. Sort-il un livre ? On l'invite sur les plateaux et les présentateurs, d'un air entendu, parlent de son mode de vie, ses horaires, son goût p
our tel ou tel vin, ses cigares... De l'oeuvre en question, rarement, sinon  jamais. Chaque journaliste se réfugie derrière l'expression "Touche à tout"  au sujet de Roland et puis c'est fini. Monte-t-il "UBU" à Chaillot ? Interviews des comédiens. Question de la journaliste  : " Comment est Roland comme metteur en scène ?"    "Il boit ?"   .
La France n'a de grandeur que celle qu'elle s' imagine.  Les archives audiovisuelles d'un pays, c'est la mémoire de ce pays. Les guignolades de Chancel, l'enthousiasme de Pivot, ses questions anecdotiques, la voix de Mourousi
,  ses blagues à deux centimes d'Euro, voilà tout ce qui reste de ces moments infiniments précieux, moments   souvent gachés par l'a peu-près et la méconnaissance des dossiers. Télévision, triomphe de l'apparence !
Quelle différence avec nos voisins belges !
Qualité d'écriture, reportages complets, bien "a
nglés", humilité des journalistes...
Roland aimait la Belgique, qui le lui rendait bien.

 Il écrivait affectueusement  : " J’ai souvent l’impression, et pas mal de Belges également, que la Belgique est une Nef des Fous. Qui la décrit décrit le monde (...) La réalité belge possède deux tiers d’imaginaire, à moins que ce ne soit l’imaginaire belge qui contiennent deux bons tiers de réalité"
La télévision française, un imaginaire pauvre, une boulimie pour l'anecdote, l'à peu près.  Vive la radio et la presse écrite, médias (à peu près) débarrassés de ces problèmes d'égo. Qu'importe  si le journaliste pèse 120 kg, à les dents pourries et des taches sur sa chemise.
On attend de lui, comme on l'attend de ses confrères de la presse écrite , une bonne émission ou un bon papier.
"Servir, c'est se servir" relevait un fameux écrivain. On a le sentiment que cette phrase colle parfaitement avec l'époque.



Documents mp3 sur Roland

Publié dans toporetmoi

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N
Journal in Timeextrait« Ces dernières années, j'ai beaucoup travaillé en Belgique. Un peu partout : Bruxelles, Liège, Anvers, Verviers et surtout la Louvière.J'aime bien la Belgique et ne partage pas le goût idiot des Français pour les histoires belges.Mes amis parisiens me questionnent, goguenards :— Alors, c'était bien en Belgique ?— Non, peut-être !Oui, c'est vrai, je me sers souvent de locutions usitées plus volontiers là-bas que chez nous. Cette tendance à commettre des belgicismes risque de me marginaliser, je dois donc m'appliquer à penser à l'avance mes phrases, ce qui m'oblige à parler moins vite.Un ami, l'autre jour, frappé par cette lenteur d'élocution, m'a dit :— C'est drôle, tu parles avec l'accent belge.J'ai haussé les épaules.— L'accent belge ? Première nouvelle !Il était jaloux, voilà tout.J'ai commencé à prendre la chose au sérieux quand ma petite amie, dont la froideur m'étonnait, m'a fait la même remarque.— Depuis que tu es revenu de Belgique, tu n'es plus le même home.— Qu'est-ce que tu vas chercher, une fois ?— Tiens, tu vois, tu viens de dire "une fois".— Et les contes de fées ? Ils ont été écrits par des Belges, peut-être ? "Il était une fois", tous les contes commencent ainsi. Perrault, Grimm, Andersen, tu crois qu'ils étaient Belges ?— Écoute, Roland, tu as changé. Il me faut un peu de temps pour m'habituer... Pas ce soir.— Mais tu es xénophobe !— Ne m'insulte pas !— Alors ne sois pas xénophobe.Crac, elle a enfourné ses affaires dans deux valises et elle a décampé.Seul.Parce que j'ai l'accent belge !Le lendemain, pour me consoler, bien sûr, parce que je suis notoirement plus sensible que la moyenne, je me saoule dans un bar. A la bière. Ça choque parce que je me trouve dans un bar à vins.— Tu bois de la bière, à présent ? Tu ne veux pas goûter le Chinon ?— Non, je ne sais pas mélanger, donne-moi une autre Duvel.Je sens que tous les consommateurs me regardent. J'allume une Belga. Mes mains tremblent légèrement.Le soir mon fils me remet un mot de son institutrice. Elle tient à me voir d'urgence, paraît-il. Bon  j'y vais.— Monsieur, me déclare-t-elle avec une gravité comique, votre fils doit cesser ses pitreries, il donne un mauvais esprit à toute la classe.— Mais c'est un élève sérieux. Ses notes sont excellentes !— Il a contracté la manie de parler avec l'accent belge. Ça fait rire ses camarades. Je n'arrive plus à exercer mon métier d'enseignante au milieu de ce chahut ! Je vous le dis tout net. S'il continue à parler avec l'accent belge, moi je le fous à la porte !Pauvre France !Comme tant d'autres gens du spectacle, dès que j'ai terminé de travailler sur un film ou une pièce, je vais m'inscrire au chômage.Qu'est-ce que j'entends, dans la queue, tandis que je suis en train de parler à l'employée de l'administration ? Un type, derrière mon dos, qui pérore :— C'est une honte, les Belges profitent de notre allocation chômage de Français. Qu'il retourne en Belgique, celui-là !Je me retourne, prêt à lui envoyer une vanne bien saignante, mais en voyant la tête des autres, dans la queue, j'ai préféré garder le silence. Ils m'auraient bouffé tout cru.Voilà pourquoi j'intente aujourd'hui ce procès à la Belgique. Cinquante briques de dommages et intérêts pour contamination linguistique, ça ne me paraît pas exagéré.Moi, je n'ai rien contre l'accent belge. Si mes compatriotes sont des cons, ce n'est pas de ma faute. Que la Belgique paie, je n'en dirai que du bien. »
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N
Topor a longtemps vécu à Bruxelles. Certes, il s'est rendu quelques fois à Paris. Au moins deux fois : tout d'abord en face d'un abattoir ; et enfin dans une salpêtrière.<br /> L'intox(extrait d'un texte de Topor, pioché je ne sais plus où)<br /> « Un de ces jours, je quitterai Bruxelles pour Rio, et la vie vaudra la peine d'être vécue... Il y a maintenant sept ans que suis employé à la compagnie d'assurance Le Linceul […] Quand je [n'y travaille pas], je reste calfeutré chez moi, au dix-huitième étage d'une tour datant de la décolonisation du Congo, tout près des étangs d'Ixelles. A quoi bon sortir ? […] Me voilà détalant comme un rat dans les sous-bois, en direction de l'avenue Louise. […] J'oblique sans ralentir vers la chaussée de Waterloo, […] franchis l'allée cavalière, puis […] fais une entrée fracassante dans la pharmacie. […] »
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N
Mémoires d'un vieux conextrait« J'adore la Belgique, de la Wallonie aux Flandres, de Memling au Roi-Chevalier, du Congo à Ensor, d'Astrid à Horta, sans oublier Hankar et Blérot. Des peintres magnifiques ont surgi de ce plat pays : Khnopff, dont la sœur me fascinait et qui, par jalousie, essaya de m'assommer par-derrière, Spilliaert, si proche de moi par moments que je me demandais où était mon portefeuille, et Rops, le spécialiste des rondeurs féminines, et la gueuze, et les caracoles, et les frites, et Wouters, et la banque... Ah, la banque belge ! »
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L
Well ce blogje ne débarque pas forcément sur le bon article maisj'ose une petite questionexiste-t-il une version vidéo accessible de la mise en scène que Topor a fait d'UBU ?Merci d'avance    Luc Comeau-Montassedu fagot des nombreux
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