Extrait biographie 2

(...) Sa vie durant, la rue et sa faune nourriront constamment ses créations et doperont sa fantaisie. Une phrase interceptée sur le trottoir, l’humeur d’un chauffeur de taxi, l’attitude d’un couple d’amoureux, un son, une odeur, tout l’intéresse. Il fait son marché dans le bric à brac du quotidien et picore ses trouvailles dans les petits évènements, les minuscules surprises. Il sait en extraire la sève, drôle ou insolite, qui demain irriguera son œuvre.
A neuf ans, Roland possède déjà cette vision artiste du monde. Il fuit la réalité et se découvre une imagination luxuriante.
L’enfant s’amuse –s’amuser, verbe-clef chez Roland Topor- de ses nombreuses rêveries.
Comble de bonheur, ses parents encouragent sans tabou ni réserve cette inclinaison
pour le féerique et l’étrange. Puisque l’enfant à des dispositions naturelles, qu’il en profite !
A charge pour lui d’apprendre à retenir, apprivoiser et transcrire artistiquement cet imaginaire généreux.
Roland le sait : tout le temps qui n’est pas consacré au plaisir est perdu.
Aussi, il va donc s’employer à devenir un dresseur de rêves, un éleveur de mots. Tant pis si ces disciplines ne figurent pas au programme scolaire.
Ses premiers copains seront son premier public. (...)